Op Ed Fashion Revolution Madagascar: Nous réinventer culturellement est notre seule chance

By Herizo Robin, Fashion Revolution Madagascar

4 years ago

La préoccupation première est d’accumuler toujours plus d’objets et de vêtements, pour susciter l’envie et l’admiration, pour combler un sentiment très éphémère de satisfaction. Jusqu’à faire déborder sa garde-robe, avec des vêtements qu’on ne porte souvent même pas…

“Personne ne gâchera sa vie à accumuler des choses, et des symboles de choses. ” nous rappelle Oscar Wilde.

L’industrie de la Fast Fashion a un impact néfaste sur notre liberté individuelle en tant que consommateur. Incitant à toujours ressembler à son voisin, donnant l’illusion d’un besoin de renouveau perpétuel…

C’est précisément cette liberté individuelle qu’il nous faut préserver, pour laquelle il faut nous battre.

“Cessons de blâmer les chauves-souris pour le coronavirus, le coupable, c’est la société industrielle ” Nick Paton Walsh et Vasco Cotovio pour CNN.

Le coronavirus est certainement la preuve indéniable que la destruction des écosystèmes et les dégâts causés sur l’environnement par la société industrielle, menacent d’éradiquer très rapidement les humains.

Selon une étude de 2014 menée par Kate Jones, chaire d’écologie et de biodiversité à l’University College de Londres, les virus « sont de plus en plus nombreux parce que nous sommes trop nombreux et trop connectés. Les risques de propagation à l’homme sont plus élevés parce que nous dégradons les paysages. La destruction des habitats est la cause, la restauration des habitats est donc une solution. »

Il est nécessaire de repenser complètement la façon dont nous traitons la planète…

On ne le dira jamais assez. Les dommages que la Fast Fashion fait subir aux habitats naturels et aux écosystèmes sont colossaux. De la surexploitation des ressources à l’emploi de pesticides en passant par la déforestation entraînent des conséquences désolantes. Tout cela dans un rythme effréné…

La restauration des habitats est désormais cruciale.

Alors , comment lutter contre cette oppression ?

La situation actuelle est la preuve irréfutable qu’on ne peut plus se permettre de continuer…

Nous avons besoin de créer une culture de résistance !

Que pouvons nous faire ?

Utilisons efficacement notre temps libre que permet le confinement.

Réparons nos vêtements et partageons ces pratiques ! À l’instar des actes de résistance des potagers urbains pour la préservation de la biodiversité et notre autonomie alimentaire crucial. Il en va de notre liberté ! Il est notre symbole de résistance ! Soyons nombreux à le faire et partageons massivement sur les médias sociaux !

Profitons de ce temps pour inspecter nos placards, faire le tri, et redécouvrons le véritable amour pour nos vêtements, chérissons nos vêtements, réapproprions-nous leur importance et leur vraie valeur. #LovedClothesLast

Cela demande une introspection et une remise à plat culturelle.

Posons-nous les questions profondes qui sont « Sommes-nous dans une société qui répond à nos besoin? Ou? Sommes-nous dans une société qui produit des déchets? »  « Sommes-nous vraiment reliés à nos besoins? »

Retrouvons, recréons ce lien précieux avec nos besoins.

Retrouvons l’amour de faire de ses mains chez soi, s’essayer à de nouvelles techniques de customisation, d’upcycling, se découvrir de nouvelles passions…

Il y a tellement à déconstruire, pour appréhender des angles nouveaux…

Instruisons-nous, formons-nous, soyons curieux !

Soutenons les designers indépendants et les petites structures qui sont très vulnérables en ce moment.

Faisons preuve d’altruisme, pensons aux populations, aux minorités, aux pays les plus vulnérables qui manquent de moyens.

Les moments sont durs, cette catastrophe nous affecte tous de manière disproportionné. C’est pour cela qu’il nous faudra rester aussi lucide.

Des propositions parmi tant d’autres, mais il ne faut pas se mentir à soi même. Le plus important c’est de connaître notre impact réel, le mesurer. Améliorons-nous, échangeons ensemble, faisons de nouvelles propositions. Travaillons ensemble, cultivons la confiance plutôt que la méfiance. Cette crise est peut être l’ultime symbole de ralliement des luttes, un air de basculement du paradigme.

Nous devons impérativement nous libérer de l’emprise des industries culturelles en les remettant globalement en question, avec une critique rigoureuse comme unique solution.

“Si résister à la culture dominante est la dernière chance de nous sauver, alors nous avons besoin d’une culture de résistance. ” Podcast Floraisons.